Le Havre envoyée spéciale
Elle est venue là pour faire plaisir à sa mère. Et parce que «ça ne peut pas me faire de mal». Chloé (1) a 17 ans, une grand-mère en train de mourir, un père à l'hôpital. Elle a fait une tentative de suicide il y a un an et demi et a un grand ras-le-bol de l'école. Ce n'est pas encore sûr qu'elle revienne, mais elle va essayer. «Finalement, cela pourrait m'aider à me sentir un peu mieux et à vider mon sac.» Lors de cette première visite, ce mercredi de novembre, elle a rencontré un des membres de l'équipe mobile de la Maison des adolescents. Le «courant est bien passé». C'est la fin du premier trimestre scolaire et l'approche des fêtes de Noël. La fréquentation de la maison va crescendo : «Cela devrait se calmer vers les 27-28 décembre», assure un des infirmiers.
«C'est moi !» En attendant, le téléphone sonne et les ados défilent. Il y a ceux qui traînent les pieds en pensant qu'ils pourraient être en train de jouer avec les copains. Ceux qui calculent, en se disant, à l'image de Steve : «Comme ça, ma mère me laissera du temps libre pour aller nager.» Ou ceux qui ont négocié «un scooter à la fin de l'année» en échange. Il y a aussi ceux qui n'ont pas le choix, car le proviseur les a avertis : «La Maison de l'adolescent, c'est ta dernière chance avant le conseil de discipline.» Il y a ceux qui s'en servent comme d'«une carte de visite, pour dire "vous voyez je vais tellement mal que je dois aller à la Maison de l'adolescent"», comme l'explique une infi