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Libération

Les nouveaux nomades parisiens

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Les exigences des agences incompatibles.
publié le 6 décembre 2002 à 2h01

Il y a des «territoires sinistrés» où se «loger devient très difficile», constate le Haut Comité. C'est notamment le cas de la région parisienne où des populations «qui ne devraient pas relever de dispositifs d'aide spécifique» peinent de plus en plus à trouver un appartement. Faute de pouvoir présenter des garanties d'emplois pérennes, de nombreuses personnes doivent compter sur la solidarité familiale ou amicale pour se loger. Cercle vicieux : la précarité croissante de l'emploi a conduit les propriétaires à durcir leurs exigences, forçant toute une catégorie de population au nomadisme. Portraits.

«On fait des faux sans scrupule»

Astrid et Eric (1) ont beaucoup parcouru la région parisienne depuis qu'ils sont rentrés de Madagascar début juillet. «On a posé nos bagages chez la mère d'Eric au Plessis-Robinson. Après, on a squatté tour à tour chez les amis qui partaient en vacances», raconte Astrid. Ils ont habité quinze jours dans le XVe arrondissement, trois semaines dans le XIe, deux semaines «chez une soeur» dans le Xe, puis au Chesnay dans les Yvelines. Quand tout le monde est revenu de congé, «on s'est retrouvés sans solution. On est donc retournés au Plessis-Robinson. L'idée d'être chez les parents est assez désagréable». Astrid, 33 ans, est enceinte. Eric, son compagnon, a 39 ans. Elle est pigiste. Lui cherche un emploi et touche les Assedic. Ils ont le profil type du ménage qu'on recale à l'agence immobilière. A Madagascar, Eric était cadre dans l'hôtellerie. «On était