Les cuves du Prestige fuient. Et voilà toute la côte Atlantique, du Portugal à la France sous la menace d'une marée noire prolongée et fractionnée. Au gré des vents, des courants et du comportement de l'épave. Vendredi, les images rapportées par le robot du sous-marin Nautile ont confirmé les expériences en laboratoire et les observations «sur zone» : un fioul visqueux s'échappe de la proue du pétrolier gisant par 3 600 mètres au large de la Galice.
Georges Peigné, adjoint au directeur du Cedre (1), explique : «Il s'avère qu'à cette profondeur où règne une température de deux à trois degrés, le produit n'est pas complètement figé. Et comme sa densité est supérieure à celle de l'eau de mer, il reste flottant. Si on lui ouvre une brèche, il remonte comme du miel à la surface. Et ce en quantité suffisante pour créer une grande nappe d'irisation, parsemée de petites plaques difficiles à repérer.»
Dans l'immédiat, le vent a tourné au nord-est. Les plaques issues du naufrage qui se rapprochaient du littoral français descendent pour l'instant en direction du Pays basque espagnol (Asturies), et des nappes menacent le Portugal. Mais c'est une tendance à court terme. En France on se prépare donc à une arrivée d'hydrocarbure. «Mais on n'a pas de date», précisait-on vendredi à la préfecture maritime. Sauf grosse fuite de l'épave, il ne devrait pas s'agir d'une marée noire, mais plutôt d'arrivées successives de galettes de fioul sur les plages.
«Front côtier». «Les premières têtes de pont d