Le Conseil français du culte musulman (CFCM) censé représenter les fidèles de la deuxième religion de France est en bonne voie. C'est du moins l'assurance donnée lundi soir par Nicolas Sarkozy aux téléspectateurs de France 2 (1). Le ministre de l'Intérieur, chargé des cultes, a même tenu à annoncer «la signature d'un document» par la mosquée de Paris, la Fédération nationale des musulmans de France et l'UOIF (lire ci-contre). Toutes trois seraient d'accord «pour qu'avant la fin de l'année on crée les conditions d'émergence du statut d'un organisme du culte musulman». Cet accord dont Sarkozy aurait arraché au forceps la signature entre le week-end dernier et le jour de l'émission de télévision 100 minutes pour convaincre a aussitôt provoqué l'ire d'une partie du monde musulman dont le responsable de la mosquée de Lyon. «Je suis surpris et étonné», a déclaré Kamel Kabtane. «C'est un accord sur lequel nous ne savons rien du tout. (...)» Et de s'étonner qu'un «ministre, qui doit être le garant de l'Etat, se retrouve engagé comme acteur direct dans l'organisation de l'islam. Cela va à l'encontre des principes fondamentaux de la république.»
Diplomatie. De fait, jamais un membre du gouvernement ne s'était aussi fortement engagé sur l'organisation d'une religion en France. Mais ne s'agit-il là que de questions de cultes ? Le nom des protagonistes impliqués dans l'accord laisse transparaître d'autres préoccupations mettant en jeu la diplomatie française et celle de deux Etats du