L'homme est lettré. S'exprime dans un français académique. Il dit avoir fait des «études scientifiques, puis juridiques». Jadis, il a travaillé dans l'administration. Ne veut pas qu'on cite son nom. Qu'on le prenne en photo. Ensuite, il est parti vivre aux Etats-Unis. Il est «rentré le 21 novembre à Paris», où il n'a pas de logement. La nuit dernière, Thierry, 42 ans, a dormi dans un centre d'hébergement d'urgence, rue Louvel-Tessier, dans le Xe arrondissement à Paris. «Pour les latinistes, "urgence", ça veut dire qu'il y a un danger imminent pour la sécurité physique des individus. L'Etat veut absolument éviter d'être accusé de laisser mourir de froid les gens dans la rue», dit cet homme rencontré, avec d'autres, dans une boutique solidarité d'Emmaüs, rue de Bichat, dans le Xe.
Collaboration. Effectivement, depuis lundi, la préfecture de Paris a déclenché le «plan grand froid» en raison de conditions climatiques rigoureuses. Il a fait moins quatre degrés dans la nuit de lundi à mardi dans la capitale. Ce dispositif établi par la Dass (Direction des affaires sanitaires et sociales) est mis en oeuvre en collaboration avec des associations caritatives. Il permet par paliers et en fonction des besoins de mobiliser 580 places d'hébergement supplémentaires, qui s'ajoutent aux 3 950 lits réguliers prévus cet hiver. Cet ajout de lits résulte de l'aménagement sommaire de dortoirs dans d'anciens hôpitaux (Broussais, dans le XIVe, et Ivry), voire dans le fort militaire de l'Est (à