Le ministère de la Défense ne veut pas de syndicat dans les armées. Dans une note confidentielle destinée aux états-majors, Philippe Marland, directeur du cabinet de Michèle Alliot-Marie, vient de rappeler ses troupes à l'ordre : pas question d'adhérer à l'Adefdromil, l'Association de défense des droits des militaires. Officiellement constituée à la rentrée (Libération du 14 septembre), l'Adefdromil revendique aujourd'hui 450 adhérents, «du simple soldat au colonel», selon son principal animateur, Michel Bavoil, capitaine à la retraite.
Dans une lettre du 28 novembre, le directeur du cabinet de MAM affirme que l'Adefdromil possède un «caractère syndical», totalement incompatible avec le statut général des militaires de 1972 qui interdit «les groupements professionnels militaires à caractère syndical». «En conséquence, écrit Philippe Marland, les destinataires de la présente note prendront toutes les mesures qu'ils jugeront utiles afin d'informer les militaires en activité de service relevant de leur autorité qu'ils ne peuvent adhérer à cette association, sous peine de sanctions disciplinaires.» Dans les jours à venir, les états-majors devraient donc adresser un courrier aux rares adhérents identifiés pour leur demander de démissionner de l'Adefdromil.
«Retour en arrière». Premier visé, le médecin-chef Claude Debeir, président de l'association : «Je n'ai encore rien reçu, indique-t-il. Après mon élection, j'avais pourtant normalement rendu compte à ma hiérarchie.» Ancien toubib