Après l'entrée pimentée, le plat principal. Le procès en appel de Roland Dumas vient de s'achever. Et déjà se prépare le deuxième. Le vrai procès-fleuve d'Elf-Aquitaine. Un deuxième round sans vedettes ou presque, mais avec les dirigeants, des obscurs politiques et des intermédiaires soupçonnés d'en avoir pris trente fois plus que Deviers-Joncour. Devant la cour d'appel, chacun s'est plaint de la «disjonction» du dossier Dumas d'avec l'affaire Elf, du procès «tronqué», voire de la «manipulation». Il est apparu, jusque du côté de la partie civile, que des éléments de réponse sur les rôles respectifs de Le Floch-Prigent et de Sirven, sur le système des commissions ayant servi à payer Deviers-Joncour se trouvaient dans le dossier principal. Alors que les uns demandaient la communication de «l'intégralité» du dossier, les autres puisaient dans les archives, extirpant de nouvelles «preuves» comptables au compte-gouttes. Juger Roland Dumas indépendamment du dossier Elf avait été le pari des juges, dès le démarrage de l'affaire en 1997. Préférant faire le procès d'un homme politique à travers sa maîtresse, plutôt que celui d'un ancien ministre englué dans un trafic d'influence présumé, qui aurait dû être jugé par la Cour de justice de la République. Choix du roman-photo ou de l'intime corruption, plutôt qu'enquête véritable sur les liens du ministre d'Etat avec le groupe Elf. Un parti pris assumé et validé par l'institution judiciaire. Devant la cour d'appel, le dossier est p
Le procès Dumas n'était qu'une mise en bouche
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par Karl LASKE
publié le 14 décembre 2002 à 2h09
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