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Libération

Pendant les discours, la double peine continue

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Les promesses de Sarkozy n'ont pas empêché l'expulsion de Zacaria Toukal.
publié le 16 décembre 2002 à 2h09

Lyon correspondance

Lundi, il y avait les paroles, souriantes et télévisées, de Nicolas Sarkozy sur la réforme de la double peine, expliquant qu'il fallait être sur ce sujet «juste», «équitable» et «humain». Le lendemain, il y avait les faits : Zacaria Toukal, Algérien marié à une Française, père de deux jeunes enfants français, installé en France depuis treize ans, a été arrêté mardi matin alors qu'il accompagnait son fils de 3 ans à l'école. Dans la soirée de mercredi, la préfecture de Paris a fait savoir que Toukal avait été expulsé vers l'Algérie. Et depuis, ses proches n'ont aucune nouvelle.

Cas par cas. Au moment où Zacaria s'envolait vers l'Algérie, le député UMP Etienne Pinte tenait à Lyon une conférence de presse au côté de quatre autres parlementaires et des responsables de la campagne nationale contre la double peine (Libération du 12 décem bre). Le député manifestait son souhait qu'il n'y ait plus d'expulsions jusqu'à l'examen de la nouvelle loi pour les personnes appartenant aux catégories protégées, c'est-à-dire celles étant depuis longtemps sur le territoire ou ayant des enfants français. «Je veux qu'il y ait une étude au cas par cas des dossiers», expliquait-il. Mais Etienne Pinte n'a pas eu connaissance du dossier Toukal et ne souhaite pas le commenter. Il reconnaît néanmoins que le système d'étude au cas par cas demeure aléatoire. «S'il n'y a pas des avocats ou des associations qui nous soumettent tel ou tel dossier, il est difficile d'agir et de faire remont