Le ministère de la Santé aurait-il perdu la tête ? Alors que Jean-François Mattei, ministre de la Santé, insiste sur l'importance de sa prochaine grande loi de santé publique, et qu'à l'occasion de la journée mondiale contre le sida il a répété que le gouvernement n'entendait pas toucher aux dispositifs permettant de prendre en charge les malades étrangers, une série de votes à l'Assemblée et au Sénat viennent de mettre à mal le dispositif. Et réduisent singulièrement l'effica cité de ce qu'on appelle l'aide médicale d'Etat (AME).
L'AME concerne les personnes vivant en France dans une situation de très grande précarité, en particulier les familles étrangères sans papiers. Aujourd'hui, la prise en charge est de deux ordres. Si la personne est en situation régulière, elle peut bénéficier de la Couverture médicale universelle. Si elle est en situation irrégulière et si elle est atteinte d'une maladie grave comme l'avait fait voter Chevènement, alors ministre de l'Intérieur non seulement elle peut rester en France, mais sa prise en charge est rendue possible par l'AME qui dispose d'un budget d'Etat.
Restrictives. Et l'AME est loin d'être superflue : ainsi à titre d'exemple, depuis trois ans, un nombre important de personnes, originaires d'Afri que, sont venues en France. Ont découvert qu'elles avaient contracté le VIH. Aujourd'hui il y a plus d'un millier de demandes par an qui sont ainsi reçues au ministère de la Santé. La plupart de ces familles survivent dans des conditions