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Libération

Contesté, le pôle financier se rebiffe

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Quelques affaires médiatiques masquent le travail des juges.
publié le 17 décembre 2002 à 2h10

La grogne des juges a été assez forte, les critiques assez nombreuses pour que la hiérarchie judiciaire s'en inquiète. Hier après-midi, Jean-Claude Magendie, le président du tribunal de grande instance (TGI) de Paris, a réuni l'ensemble des magistrats du pôle financier pour une «réunion de bilan», selon la terminologie officielle. Et ce matin, à l'occasion d'une conférence de presse, le président du TGI, accompagné du nouveau procureur de Paris, Yves Bot, dressera les grandes lignes de l'avenir de la justice financière. Celle-ci pourrait subir des modifications lors de la mise en place du projet de lutte contre la criminalité organisée voulu par le ministre de la Justice, Dominique Perben.

La principale crainte de certains juges financiers est de se voir dilués dans des pôles spécialisés (santé, terrorisme), ce qui enlèverait toute spécificité à la lutte contre la délinquance financière. Et ce, en dépit des assurances du garde des Sceaux (interview hier au Figaro), selon lesquelles ce projet ne comporte «aucune mesure de nature à affaiblir les pôles financiers».

Lenteur des instructions, erreurs de procédure, partialité, les reproches adressés par les détracteurs des juges financiers sont de plus en plus réguliers et publics. Notamment de la part de certains avocats, habitués à fréquenter le pôle financier et à contester devant la chambre de l'instruction les décisions des juges. Certains échecs récents de l'accusation (procès du Gifco, de la Mnef, de la Société Générale...),