Cent quatre-vingts millions d'euros. Soit 1 milliard 183 millions 612 francs et 5 centimes. C'est le montant des détournements reprochés par le parquet de Paris à l'ancien PDG d'Elf, Loïk Le Floch-Prigent. Le chiffre a été rendu public, hier à midi, lors d'une conférence de presse du procureur de la République de Paris, Yves Bot, dans les locaux du pôle financier du Palais de justice. Exercice aussi périlleux qu'inhabituel. Depuis que le réquisitoire de l'affaire Elf a été signé, puis notifié au juge Renaud Van Ruymbeke, vendredi soir, les avocats tentent, en vain, d'en obtenir communication auprès du magistrat. «Vendredi soir, le juge a mis les réquisitions dans une armoire, et, depuis, il prépare son ordonnance de renvoi. Il nous a dit qu'il ne la mettait pas au dossier pour le moment», résume l'un d'eux. Hier, le défenseur d'un mis en examen s'est même introduit dans la salle du point de presse, pour tenter d'en savoir plus sur le sort réservé à son client. Dans l'après-midi, l'arrivée des avocats au pôle financier a tourné au défilé, sans plus de succès. Les journalistes étaient mieux lotis.

Tout en livrant ses chiffres clés, le procureur a laissé hier Catherine Pignon, chef de la section financière, et les substituts Hervé Robert et Valérie Dervieux, analyser le rôle des anciens dirigeants d'Elf. Pour Sirven, l'ancien conseiller de Le Floch, l'addition des détour nements présumés s'élève à 1,78 milliard de francs (164 millions d'euros) selon le parquet. Pour André Tarall