C'est le client que Vanessa aime le moins. «Il n'arrive pas à bander. Il pense qu'on est des victimes et lui un bourreau, il s'excuse. Il est plein de mauvaise conscience.» Vanessa ne sait pas pourquoi il vient, il est saoul le plus souvent, parce que sa femme l'a quitté, qu'il va mal : «Il y a deux types d'hommes, ceux qui ne sont pas faits pour "ça", et tous les autres.»
Stéphane a 23 ans. «J'étais dans une passe de manque affectif, je n'ai réfléchi à rien. Elle est montée dans la voiture, une étrangère de l'Est, j'ai demandé le tarif, 30 euros la fellation, 50 pour coucher.» Il traverse tous les jours le bois de Vincennes, il était «intrigué», «curieux» de ces filles, qui pourraient être ses soeurs ou ses cousines. «Après, je me suis senti comme une merde. Je me suis dit : "Tu es capable de sortir avec une fille, d'avoir une vie sociale, on exploite ta pulsion et toi tu exploites cette fille."» Il pense que, pour lui, «c'est destructeur qu'une femme ne prenne pas de plaisir». Pour Yvan, c'est un moteur. 38 ans, technicien de cinéma, mari amoureux de sa femme et de sa maîtresse, père de deux enfants, il a ses habitudes sur les parkings des boulevards extérieurs parisiens, avec des filles «très jeunes, certaines n'ont pas 18 ans». «Ça pue le gasoil, pas de paroles, tu ne te poses pas la question de savoir si la fille est bien ou pas, elle n'est pas libre, c'est un viol. Elles n'ont pas les moyens de dire non à ce que tu leur imposes.» La galaxie de sa sexualité échappe aux v