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Libération

Tous derrière Zina, lycéenne et expulsable

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A La Courneuve, profs et élèves ont défilé pour la défense d'une jeune Algérienne.
publié le 18 décembre 2002 à 2h11

Ses yeux s'agrandissent : «C'est toi ? C'est vrai ? C'est toi Zina ?» Cette élève du lycée professionnel Arthur-Rimbaud à La Courneuve (Seine-Saint-Denis) vient de réaliser que la lycéenne qui risque de se faire expulser hors de France est une copine à elle. Zina, en première année de BEP, jeune fille brune et timide, à l'air sage et, ce jour-là, inquiet.

Hier matin, les enseignants de ce lycée professionnel ont décidé de faire grève pour elle. Dans la cour, à l'heure de la pause, ils s'en expliquent devant les élèves. Dominique Levet, professeur de français et d'histoire, se hisse sur les escaliers : «Nous avons parmi nous une élève en situation de se faire expulser. Nous avons décidé d'arrêter les cours aujourd'hui.» «Ouais !», répond la foule. «Nous voulons un entretien avec le préfet, pour obtenir des papiers pour Zina», continue-t-il. Applaudissements. «Nous allons manifester du lycée jusqu'à la préfecture. C'est un acte minimum de citoyenneté.»

Banderoles. «C'est bien», acquiescent des jeunes filles. D'autres font irruption avec des banderoles : «Régularisez les élèves scolarisés» ou «l'éducation n'est pas un privilège mais un droit pour tous».

Zina a quitté l'Algérie pour rejoindre ses parents en septembre 2001 : «Mon père est en France depuis 1966, ma mère depuis 1993.» Elle veut poursuivre des études. Ses frères, en Algérie, ne pensent qu'à la marier. Son père a fait une demande de regroupement familial. Mais à l'époque, il vivait dans un hôtel meublé, ce qui ne corres