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Libération

Buffalo Grill sur des charbons ardents

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Quatre dirigeants mis en examen, le titre n'est plus coté.
publié le 20 décembre 2002 à 2h13

En rouge et noir, la jeune femme a le sourire aux lèvres, mais la consigne reste stricte : «Vous venez manger ou vous êtes journaliste ? Parce que, si vous êtes journaliste, vous ne posez aucune question aux serveuses et aux clients, ok ?» Dans ce restaurant Buffalo Grill de la place de la République, à Paris, la secousse judiciaire et financière n¹épargne pas le personnel. De fait, la violence de la sanction boursière peut engendrer une forte inquiétude pour les 6 700 salariés du groupe. Mardi, Buffalo Grill valait 132 millions d¹euros sur le second marché de la Bourse de Paris. Hier, le numéro un de la viande grillée ne pesait plus que 10 millions d¹euros, sa cotation ayant même été suspendue par la COB. Analystes financiers et investisseurs n¹ont pas toléré la nature des soupçons qui pèsent sur quatre cadres dirigeants, dont le fondateur (en 1980) et PDG du groupe, Christian Picart.

Vertigineuse. Parmi les quatre chefs de mise en examen, ceux d¹«homicide involontaire et de mise en danger de la vie d¹autrui» (1) ont fait redouter au marché une fuite des clients. «C¹est de la folie !, peste Me Versini-Campinchi, l¹avocat de la chaîne de restauration. La partie civile elle-même dit que c¹est scientifiquement impossible de démontrer que les victimes de la maladie de Creutzfeldt-Jakob ont pu mourir à cause de la viande consommée chez Buffalo Grill. Et quel intérêt pour Christian Picart, qui possède 70 % d¹une société qui marche très bien, de prendre un tel risque ?» L¹avocat an