Nicolas Sarkozy n'a pas pu résister. Sans attendre le dénouement, il s'est rendu dès hier soir au château de Nainville-les-Roches (Essonne), où se tient jusqu'à aujourd'hui le «conclave» qui doit déboucher sur la constitution d'un Conseil français du culte musulman (CFCM). Il reviendra «peut-être» aujourd'hui, si les responsables musulmans arrivent à se mettre d'accord. Depuis qu'il s'est saisi du dossier, cet été, le ministre a répété sa «volonté de [le] faire aboutir rapidement», et «de le suivre personnellement», comme le rappelle Youssef Mammeri, le vice-président de la Grande Mosquée El-Islah de Marseille. Y parviendra-t-il ? On devrait le savoir cet après-midi vers 15 heures.
Protocole. Reste que l'ambition du ministre, faire émerger un conseil fédérant les multiples tendances de l'islam de France, est vaste. Tous ses prédécesseurs ont échoué dans cette tâche. Nicolas Sarkozy tente de précipiter les choses en organisant deux jours à huis clos au château de Nainville-les-Roches, propriété du ministère de l'Intérieur. Et les a invités à travailler sur la base d'un protocole d'accord qu'il avait signé le 9 décembre avec trois représentants de la communauté musulmane : l'institut musulman de la Mosquée de Paris, l'Union des organisations islamiques de France (UOIF) et la Fédération nationale des musulmans de France (FNMF), à l'exclusion de tous les autres. Ces associations représentent selon lui «les deux tiers de la communauté musulmane». Ce protocole repose sur un partage