Chaumont-sur-Marne, envoyé spécial.
Quand tombe le verdict, la famille Kalibik tombe en larmes : quatorze ans de prison pour Muhamed, l'avant-dernier des sept enfants. Bravache, il apostrophe le président de la cour d'assises de la Haute-Marne, sans que ce dernier ait songé à lui donner la parole : «S'il m'arrive quelque chose en prison, sachez que je ne suis pas suicidaire.» Muhamed Kalibik avait fait appel d'une condamnation à vingt ans de prison pour homicide volontaire prononcée l'an dernier par la cour d'assises de Saône-et-Loire, près des lieux du drame (Libération du 19 décembre). Son avocat espérait qu'il puisse dire, à l'issue de ce nouveau procès, «c'est justice». C'est raté. Si les jurés se sont rendus hier à l'évidence (Muhamed n'a jamais voulu tuer), ils ont encore la main lourde. En requérant quatorze ans de prison, l'avocat général, Alain Gagnard, a pourtant admis : «C'est une affaire particulièrement singulière et tragique, qui repose sur un fâcheux concours de circonstances.» Il se distingue aussi singulièrement de son prédécesseur de Saône-et-Loire, pour qui l'affaire était «d'une sobre et terrifiante simplicité...».
Eradiquer. Le 13 juin 2000 à Cluny (Saône-et-Loire), Pascal Moiraud reçoit chez lui Thierry Turau. Deux amis chasseurs, responsables de la fédération locale. S'enchaînent alors les concours de circonstances. Thierry n'aurait pas dû se trouver là ce soir : il avait prévu d'aller éradiquer le rat musqué, mais Pascal lui a demandé de l'aider à rentr