Les amateurs d'histoire ne verront pas le procès Papon, en janvier, sur leur écran de télévision. La chaîne Histoire va devoir déprogrammer la série d'émissions de deux heures qui devait être diffusée entre le 13 et le 21 janvier 2003. Maurice Papon ne veut pas se voir à la cour d'assises de Bordeaux. Là où il fut condamné pour «complicité de crimes contre l'humanité» à dix ans de réclusion criminelle, le 4 avril 1998.
De ces six mois d'audiences, la chaîne télé a tiré 80 heures d'images. Vendredi, Jean-Marc Varaut, l'avocat de l'ancien haut fonctionnaire de Vichy, s'est opposé à leur diffusion. Avec succès. Le président du tribunal de grande instance (TGI) de Paris, Jean-Claude Magendie, a annulé l'autorisation d'exploiter ces images d'archives qu'il avait donnée lui-même, le 6 juin 2002 (lire ci-contre). Le président a rendu son ordonnance dès vendredi soir, pour permettre à la chaîne de faire appel. Ce qu'elle a fait, gardant un espoir d'obtenir gain de cause avant le 13 janvier.
Définitif. Tout le débat juridique a tourné autour d'une notion : le verdict de la cour d'assises de Bordeaux est-il définitif ou pas ? «Attendu que la démarche historique ne peut trouver sa pertinence que dès lors que le processus judiciaire est clos», écrit Jean-Claude Magendie. La loi de 1990 précise aussi que l'autorisation de diffusion peut être donnée par le président du TGI, «dès que le procès a pris fin par une décision définitive». Le 6 juin 2002, Maurice Papon était définitivement condamn