Trois filles de la Somme trucidées en huit mois, deux adolescentes disparues dans les Ardennes françaises et retrouvées à l'état de squelettes dans les montagnes belges, trois métisses brunes dépecées par un tueur, non identifié, de Perpignan... Tous ces dossiers à résoudre entrent aujourd'hui dans un nouveau logiciel de la gendarmerie et de la police. Cet outil informatique appelé «Salvac», système d'analyse des liens de la violence associée au crime, version française du Viclas canadien, lui-même inspiré du Vicap américain (1), tourne à compter du 1er janvier. Le ministère de l'Intérieur compte le présenter le 9 janvier aux associations de victimes.
«Au hasard». Il ne s'agit pas d'engranger tous les crimes de sang perpétrés en France, soit quelque 1 050 homicides, élucidés à 75 %, et autant de tentatives. Les crimes passionnels ou les règlements de comptes entre bandits ne relèvent pas du Salvac. «Le mari qui surprend sa femme avec un amant et tire au fusil de chasse ne nous intéresse pas», explique le commissaire Richard Srecki, chef adjoint de la division nationale de la répression des atteintes aux personnes, qui chapeaute le Salvac dans ses locaux à Nanterre. «Cet outil d'analyse criminelle et comportementale vise les affaires à énigme avec un auteur inconnu de la victime», pour aider les enquêteurs à établir des «rapprochements» avec des faits similaires et à élaborer un profil psychologique du suspect. Il intervient là où les méthodes classiques butent sur l'absence d