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Libération

L'Euthanasie absente a la barre

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Le procès Malèvre n'a pas permis le débat sur la fin de vie en hôpital.
publié le 3 février 2003 à 22h06

La porte s'est refermée. Christine Malèvre, un jour présentée comme la madone de l'euthanasie, un autre comme une tueuse en série, est en prison. Condamnée vendredi soir à dix ans de réclusion criminelle (Libération du 1er février). Une peine lourde. Qui, pour autant, peut paraître clémente pour six meurtres avec préméditation, chacun passible de la perpétuité.

Abrégée. «Elle observera de sa prison le débat sur les soins palliatifs et l'euthanasie», a lancé, à l'issue du procès, son défenseur, Charles Libman, membre du comité de parrainage de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD). Interrogé, le président d'honneur de l'ADMD, le sénateur Henri Caillavet, fervent partisan de la dépénalisation de l'euthanasie, a estimé que dans cette affaire «la justice ne [paraissait] pas avoir jugé avec sérénité une situation dramatique». Mais pour le reste, peu de réactions. Silence, hôpital. Comme si le débat sur la mort à l'hôpital n'avait pas lieu d'être. «C'est un mauvais exemple d'un éventuel débat sur l'euthanasie», répétait-on, à l'envi, avant le procès. Certes, mais pour la première fois devant une cour d'assises, des médecins et des infirmières ont reconnu que la vie de patients en stade terminale était quelquefois abrégée dans les hôpitaux. «Notre société ne fera pas l'économie d'une réflexion sur le sujet. On ne pourra pas continuer à laisser des personnes sans aide, sans appui, sans qu'il y ait risque de dérapage», a déclaré ainsi à la barre le docteur Denis