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Tabac : les cancérologues prêchent le sevrage à tout âge

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Arrêter de fumer, même tard, diminue les risques.
publié le 4 février 2003 à 22h07

«Il n'est jamais trop tard pour arrêter de fumer.» C'est le message d'espoir qu'ont martelé hier des spécialistes du tabagisme lors d'une conférence de presse, en marge du congrès international sur les traitements anticancéreux, à Paris. A l'heure où l'Hexagone entre de plein fouet dans une épidémie de cancers du poumon et autres maladies liées au tabac (responsables d'ores et déjà de 60 000 morts par an, en attendant un pic à 100 000...), épidémiologistes et cancérologues tirent une fois de plus la sonnette d'alarme. Tout en refusant le catastrophisme. «Si tout le monde s'y met, on peut arrêter l'épidémie, parie le Pr Henri Pujol (président de la Ligue contre le cancer). Car ce qui s'est passé au Royaume-Uni montre qu'on peut déprogrammer, s'il y a la volonté.» Outre-Manche, comme aux Etats-Unis, en Finlande et en Suède, pays modèles en la matière, une mobilisation de l'opinion publique et de véritables mesures de l'Etat ont cassé la courbe de mortalité par cancer du poumon.

Retard français. L'exemple britannique, c'est sir Richard Peto, un grand épidémiologiste d'Oxford, qui est venu l'expliquer. «En 1950, les Anglais avaient les pires chiffres mondiaux du tabagisme (1). On a commencé à prendre des mesures dans les années 60-70, soit vingt ans avant la France.» Et de préciser : «Le bénéfice sur la mortalité, c'est à l'arrêt du tabac chez beaucoup de fumeurs qu'on le doit, beaucoup plus qu'au fait que les jeunes n'ont pas commencé à fumer.» Il continue sa démonstration en én