C'était la seule femme membre de la Comor, la commission chargée de l'élection du futur Conseil français du culte musulman. (CFCM). Bétoule Fekkar-Lambiotte a claqué la porte mercredi. Un secret soigneusement gardé par le ministère de l'Intérieur jusqu'à ce que la dame décide de lever le voile, vendredi : «J'ai mis longtemps à prendre cette décision, mais je refuse de participer à cette mascarade, explique Bétoule Fekkar-Lambiotte. Au sein du futur CFCM, l'UOIF [Union des organisations musulmanes de France, proche du courant islamiste modéré des Frères musulmans, ndlr] aura un rôle clé, et sans contrepoids. Et, dans une moindre mesure, la Fédération nationale des musulmans de France (FNMF), qui ne vaut pas mieux. Je ne peux pas accepter pour la France ce que j'ai combattu de toutes mes forces en Algérie.» Goutte d'eau qui a fait déborder le vase, l'émission de France 2 Complément d'enquête du 27 janvier, «à la gloire de l'UOIF et de son idéologie rétrograde», à laquelle a participé le ministre de l'Intérieur. «Ce que les Français vont retenir, c'est que les musulmans sont tous de la graine de terroriste, s'insurge Bétoule Fekkar-Lambiotte. Allez sur le site d'extrême droite SOS-Racaille, et vous verrez qu'ils saluent cette magnifique émission : "Enregistrez-la, et diffusez-la massivement", disent-ils. Or, l'UOIF n'est pas majoritaire. La majorité des musulmans sont des gens tranquilles à la recherche d'une spiritualité faite de fraternité et de respect d'autrui.»
Pour Nicolas