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Libération

Libre, Benamara n'est pas venu

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Outre le hold-up, il est accusé de tentative de meurtre.
publié le 8 février 2003 à 22h10

Mohamed Benamara, qui devait comparaître libre hier aux assises de Paris pour le vol à main armée du bureau de change du Printemps en 1998, ne s'est pas présenté. Voilà qui pourrait de nouveau attiser la polémique et la campagne sécuritaire, après celle qui avait suivi l'élargissement de son coéquipier : le braqueur à répétition Jean-Claude Bonnal, dit le Chinois (Libération d'hier), qui aurait profité de sa liberté pour tuer six fois en octobre 2001. Les deux devaient être jugés hier. Mais à 10 h 30, vendredi, quand le procès s'ouvre ­ avec retard ­, Bonnal est seul dans le box. «Et Mohamed Benamara ?» demande la présidente, Martine Varin. Silence. «Son avocate a peut-être des nouvelles ?». Me Marie-Alix Canu Bernard, qui fit annuler la prolongation de détention de Benamara en 2000, s'avance à la barre : «Je ne peux que constater son absence, je le regrette. Pourtant, mon client s'est soumis au contrôle judiciaire.» L'Algérien sans papiers, l'unique membre de la famille à ne pas avoir obtenu la nationalité, pointe en effet au commissariat toutes les semaines depuis sa libération le 31 janvier 2001 et végète chez sa soeur, sans activité légale ou illégale.

Myope. Mais le braqueur s'est dérobé à la veille de son cinquième procès d'assises. Son casier judiciaire à rallonge, et flanqué du Chinois pour acolyte, tout cela ne présage rien de bon pour le verdict. Cet aîné de sept enfants qui, en 1961, a vu son père mourir sous ses yeux pour n'avoir pas versé l'impôt de guerre au FLN