D'après l'imam de la mosquée de Bondy, l'opération était théologiquement irréprochable. Les associations musulmanes de Seine-Saint-Denis y avaient été associées, et avaient donné leur accord. Pourtant, l'initiative de Jean-Jacques Delate, le directeur départemental des services vétérinaires, a fait long feu. Les musulmans ont boudé les 2 300 moutons qui les attendent jusqu'à ce soir dans un hangar SNCF de Pantin. Comme les précédentes éditions, l'aïd el-kébir 2003 qui sera célébré demain se présente mal. Sur le papier, les choses étaient finement organisées. Samedi 1er février, les moutons ont été acheminés à Pantin pour un «marché du vif». De même dans d'autres départements limitrophes de Paris. Les services vétérinaires escomptaient que les gens viendraient choisir l'animal vivant. Les animaux dotés de badges garantissant une parfaite traçabilité. Les moutons ainsi acquis devaient être ensuite estampillés au nom de leur propriétaire, emmenés vers d'un des onze abattoirs situés dans le grand bassin parisien, et abattus par un sacrificateur agréé par les autorités religieuses. Le prix du méchoui semblait a priori attractif : 180 euros.
Festivités. Seulement, les musulmans ont mollement répondu à cette offre. Pourquoi ? Peut-être parce que cette organisation présentait à leurs yeux un défaut majeur. Compte tenu des délais d'abattage et de route, la carcasse ne leur sera rendue que mercredi. Or, même si la célébration de l'aïd s'étale sur trois jours, les familles concentrent d