Lyon de notre correspondant
Le cortège était dense à «l'enterrement des illusions». Quelque 150 travailleurs sociaux et fonctionnaires ont déposé une gerbe, vendredi midi, devant un coquet immeuble du 5e arrondissement lyonnais. Des appartements devaient accueillir là des familles à la rue. Le projet était bien ficelé, au coeur d'un quartier calme. Les travaux étaient faits, les logements prêts. Mais à quelques jours de l'ouverture, la mairie de Lyon a tout annulé, et l'entrée a été murée. Les familles ont été renvoyées dans des Algeco, qui doivent ouvrir demain, à l'autre bout de Lyon. Près du périphérique. Le projet initial participait à la résorption du squat de Vaulx-en-Velin (où plusieurs centaines de Roms ont campé durant des mois). Six appartements avaient été réservés, dans un petit immeuble de la rue des Favorites.
Coup de fil. Un site idéal, protégé de la rue, dans un grand jardin. Cinq logements auraient accueilli des familles de quatre ou cinq personnes, un sixième aurait logé les professionnels qui les accompagnaient. «L'idée était de faire un peu plus que de la mise à l'abri, en travaillant sur la santé et sur la scolarisation», résume Pascal Ruston, directeur d'Entretemps, l'association missionnée par la ville pour gérer le projet. Les appartements avaient été meublés, les familles averties qu'elles allaient s'installer là. Quatre travailleurs sociaux avaient été recrutés. Le 16 janvier, à trois jours de l'ouverture, il a reçu un coup de fil des services de la v