Menu
Libération

«Y a erreur, elle s'est griffée toute seule»

Article réservé aux abonnés
publié le 10 février 2003 à 22h10

Tribunal correctionnel

de Paris

Pressé, le président interroge vite Kamel, Mustapha et Rafik, la vingtaine, et lit le rapport de police : «Trois individus de notre connaissance... ­ ce n'est jamais bon signe quand les policiers disent ça ­ fondent sur un individu, lui prennent sa carte bancaire.» Il s'arrête : «Ça vous fait rire ? Vous rirez moins tout à l'heure !» Et continue : «Sur l'un de vous, on découvre la somme rondelette de 3 000 euros, des gains de jeux, paraît-il. Ça ne vous suffit pas ? Il fallait en plus voler !» Kamel montre Rafik : «Lui, il n'a rien à voir, il passait juste là en voiture.» Le juge grimace : «C'est contraire aux constatations des policiers et de la victime. Alors évidemment, les policiers sont des menteurs !» Et il épluche les casiers judiciaires. Pour Rafik, c'est vol à main armé, vol à la roulotte. «Quant à vous, dit-il à Mustapha, vous êtes connu sous divers alias, pour vol à la tire, comme par hasard.» Et pour Kamel : «Vous, c'est vol, recel et escroquerie ! Vous aimez bien notre chambre, on dirait, hein ! Et puis, je vois deux interdictions du territoire.» La procureure réclame six à huit mois de prison, une nouvelle interdiction du territoire pour Kamel, et pour Rafik, «qui travaille, un sursis avec mise à l'épreuve». L'avocate de Rafik explique : «Il gagne 1 500 euros par mois et fait vivre sa mère et ses deux soeurs. J'ai là un dossier épais avec les preuves de son travail régulier!» Six mois ferme pour Mustapha et Kamel, qui prend une aut