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Libération

A Arles, un relogement fait maison

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Un lotissement édifié par la ville accueillera 48 familles.
publié le 11 février 2003 à 22h11

Arles envoyé spécial

Du bidonville de caravanes le long du canal, le pasteur Antoine Hernandez, 68 ans, scrute le chantier boueux, en face, où doivent émerger les futurs logements : «On rêve, là... Quand on ne les voit pas travailler un jour, on appelle la mairie.» Les gitans de Barriol sont impatients. Installés depuis huit ans dans ce quartier d'Arles, autour d'un point d'eau et de quatre sanitaires, ils veulent «quelque chose pour vivre dans les normes, comme une personne humaine». Pour répondre à cette attente, l'architecte Rasto Konic leur construit des logements qui rappellent par leur forme les roulottes, avec couleurs variées et toits en zinc. Les travaux, entamés en novembre, devraient être achevés en hiver.

Caravane interdite. Pour une fois, une ville traite le dossier tsigane comme une question d'habitat et demande leur avis aux intéressés. Elle a chargé le bureau d'étude marseillais Lieux dits d'établir un diagnostic, en 1997, d'où ont émergé trois propositions : la réalisation pour les gitans de passage, nombreux dans la région, d'une aire d'accueil ­ comme la loi l'exige ; la création pour trois groupes identifiés ­ qui passent de six à huit mois par an à Arles ­ de trois terrains familiaux avec une structure de base en dur (cuisine, sanitaires) où ils pourraient installer leurs caravanes, en location ou en vue d'un accès à la propriété ; et enfin, à destination des 60 familles de Barriol à 90 % sédentaires, l'édification de logements sociaux pour résorber le bid