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Libération

Les gens du voyage baladés au gré des politiques

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L'absence d'aires d'accueil dans les communes les oblige souvent à se mettre hors la loi.
publié le 11 février 2003 à 22h11

La difficulté de stationner, de trouver un terrain pour se poser en toute légalité fait partie du quotidien des gens du voyage. Le manque cruel d'aires d'accueil est reconnu officiellement : selon le dernier rapport de la Commission nationale consultative des gens du voyage, «il n'existe que 2 700 places répondant aux normes», alors que diverses études «chiffrent à 38 000» le nombre de places nécessaires pour répondre à la demande. Compte tenu de cette distorsion entre l'offre et la demande, le stationnement à la hussarde sur des parkings de supermarché, des terrains communaux ou privés tend à se répandre.

Vendredi dernier, des caravanes ont ainsi investi les parkings des écoles d'Anzin-Saint-Aubin, près d'Arras (Pas-de-Calais). Sous la menace d'un référé, les voyageurs ont dû quitter les lieux et se chercher un autre point de chute. Mais l'évacuation se fait parfois manu militari par les forces de police.

Avec la loi sur la sécurité intérieure de Nicolas Sarkozy, des élus locaux se sont sentis confortés dans leur refus d'accueillir : le texte prévoit en effet une peine de six mois de prison et 3 750 euros d'amende pour l'occupation sans autorisation d'un terrain communal ou privé. Des maires, des présidents de conseils généraux se sont frotté les mains, croyant que ce nouvel outil répressif leur épargnerait la construction d'aires d'accueil prévues par la loi Besson du 5 juillet 2000. Si bien que lors d'une réunion des préfets, le ministre de l'Intérieur a dû mettre les chose