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Libération

BAK 93, des vêtements qui froissent la police

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A La Courneuve, Steve, 20 ans, s'est fait confisquer un sweat-shirt de la marque.
publié le 14 février 2003 à 22h15

BAK 93 est assurément une ligne de vêtements très reluquée par les policiers de Seine-Saint-Denis depuis que son créateur Stéphane Da Silva, 28 ans, a été placé en garde à vue, en août, pour outrage à agents de la force publique après avoir décliné sa griffe BAK en «brigade anti-keufs» (Libération du 31 août 2002). «Je voulais choquer afin de provoquer le dialogue avec les policiers», explique Da Silva qui a grandi à La Courneuve. A l'époque, les forces de l'ordre avaient saisi son stock et plusieurs syndicats de policiers avaient dénoncé BAK 93 comme «un appel à l'agression», «une incitation à la violence contre les policiers et l'Etat».

Déclinaison. Le slogan a depuis disparu des maillots au bénéfice d'autres déclinaisons ­ comme «Brigade anti-koke» ­ mais il hante toujours certains policiers, peu réceptifs aux nuances revendiquées par Da Silva sous le label Anti-K qu'il a déposé à l'Institut national de la propriété intellectuelle (Inpi). Par les temps qui courent, il vaut mieux ne pas être frileux pour porter ses sweat-shirts estampillés. A moins d'accepter de défiler torse nu comme Steve, 20 ans, qui affirme s'être fait confisquer ses vêtements par un policier pas très porté sur le streetwear.

Le 30 novembre 2002 au matin, le jeune homme, qui habite La Courneuve, descend acheter des cigarettes au pied de son immeuble avant d'aller travailler. «Je portais un tee-shirt griffé simplement BAK et un sweat-shirt gris et jaune avec la mention "BAK, brigade anti-koke"», raconte S