Marseille
de notre correspondant
Alphonse Kima, un Burkinabé de 46 ans, affirme avoir travaillé illégalement comme homme à tout faire dans un mas de Cassis (Bouches-du-Rhône), pendant douze ans, avant de se faire jeter sans autre forme de procès. Ce père de cinq enfants, tous restés au Burkina-Faso, est en situation irrégulière en France depuis le 1er novembre. Il dénonce l'exploitation dont il s'estime victime et réclame une régularisation. L'homme qu'il accuse au travers d'une plainte pour «aide au séjour irrégulier et travail dissimulé», Gérard Blohorn, conteste sa version : «C'est une manipulation. Il veut des papiers. Alphonse est un garçon très intelligent que j'apprécie, mais qui peut se servir de vous. Je le connais très bien, les gens de sa famille sont à mon service en Côte-d'Ivoire depuis des dizaines d'années.»
Visa de tourisme. Installée là-bas depuis des générations, la famille Blohorn a fait fortune avec des huileries et des savonneries (le savon Lux, c'est lui). «Il a fait des séjours chez moi à Cassis avec un visa de tourisme mais pas dans la situation d'un sans-papiers, et il n'a pas du tout travaillé douze ans chez moi», assure Gérard Blohorn. Le Burkinabé affirme au contraire que, fin 1990 à Abidjan, Gérard Blohorn lui a proposé de l'employer en France. Son passeport atteste son arrivée en France le 15 novembre 1990. Alphonse Kima : «Au début, j'étais payé 3 000 francs par mois. A la fin, je touchais 6 000 francs, en liquide.» Mais en avril 2002, son neveu J