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Libération

«Ma mère a peut-être des remords..»

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publié le 14 février 2003 à 22h14

Pascale. Par chance, son prénom a plu à ses parents adoptifs. Ils ne l'ont pas changé. «Je l'aime beaucoup, c'est mon seul lien d'origine, je me raccroche à ça.» Elle est aussi frêle et pâle qu'il y a quatre ans, quand elle avait trouvé ce courage insoupçonné d'attaquer la France devant la Cour européenne des droits de l'homme. C'est grâce à son psychiatre, Didier Pons, «écrivez son nom, ça me fait plaisir». Il ne trouvait plus d'échappée dans cette quête obsessionnelle d'identité, alors il l'a envoyée chez un ami. Avocat. Didier Mendelsohn. «Il est tellement humain, je me suis dit qu'il allait me soutenir. Moi je n'avais la force d'entreprendre des recherches.» Elle est toujours sans emploi, toujours célibataire, sans enfant. Mais tout a changé durant ces quatre années de procédure. «Que je perde ou que je gagne à Strasbourg, j'aurai gagné. Je me suis sentie écoutée, reconnue.» Elle a perdu. «J'ai de la peine pour mon avocat. Pour tous les autres pupilles.» Elle, ça va.

Pascale est née prématurément le 23 mars 1965 à Paris. Elle a été adoptée le 10 janvier 1969 par M. et Mme Odièvre. «Quand elle est arrivée chez eux, madame Odièvre s'est retrouvée enceinte. Ça n'a pas facilité les choses. Heureusement, une relation très forte s'est nouée entre Pascale et sa petite soeur», relate Me Mendelsohn.

Description. Dans le bulletin de renseignements «concernant un enfant admis à l'hôpital Saint-Vincent de Paul», un fonctionnaire a écrit, à la rubrique «signalement de la mère» : «Taill