Amiens correspondance
Il y a la mère, dite «la Grosse», ou encore «la Baronne». Cheveux coupés ras, toute de noir vêtue, 108 kilos au moment des faits. Elle avait divorcé du père, pour se remarier. Mais elle avait quand même accepté qu'il reste à la maison. Elle acceptait aussi d'avoir des rapports sexuels avec lui, une fois par mois, a-t-elle dit aux enquêteurs. Le père, c'est «la Belette», avec son visage pointu, son menton fin, son débit de paroles si rapide. Ils avaient eu ensemble une douzaine d'enfants. Le fils aîné avait fait son CP six fois dans la classe unique de l'école de son village. Son ancien instituteur a témoigné qu'il n'était «pas violent, pas méchant», «il venait tous les jours le cartable vide» et «broyait toutes les fournitures que je pouvais lui donner le matin». La famille l'a baptisé «le Grand Con». Son frère, c'est «Ch'Piaf». «Parce qu'il ne mangeait pas beaucoup», a expliqué la mère dont c'était l'enfant préféré. Il y a enfin le gendre, surnommé «Dracula» à cause de ses dents mal plantées. Ils vivaient d'allocations et de petits boulots.
Cages à lapins. Tous les cinq comparaissent depuis lundi devant la cour d'assises de la Somme, accusés d'avoir battu à mort, le 14 juillet 1997, Isabelle, 18 ans, l'une des filles de la famille. Après avoir tenté de cacher le corps derrière les cages à lapins de la maison familiale à Montdidier, ils ont essayé de le brûler, puis l'ont dissimulé dans la fosse sceptique avant d'aller en jeter les restes dans la décharge