Menu
Libération

Aussaresses invoque «des maladresses»

Article réservé aux abonnés
Le vieux tortionnaire, ancien chef des paras à Alger, comparaît en appel.
publié le 21 février 2003 à 22h27

L'oeil gauche fermé par un bandeau noir, cataracte mal soignée, le général Paul Aussaresses, 84 ans, comparaît devant la cour d'appel de Paris pour «complicité d'apologie de crimes de guerre», à cause de son récit Services spéciaux. Algérie 1955-1957. Sur quelque 200 pages parues en mai 2001, cet ancien chef des paras à Alger raconte ses propres actes de torture et ses exécutions sommaires. En janvier 2002, le vieux militaire avait été condamné à 7 500 euros d'amende. Ses éditeurs Plon et Perrin, au double. Ils avaient présenté le vieux tortionnaire comme un «héros de roman», une «légende vivante».

«Mon devoir». «Je suis borgne, je lis très difficilement», reconnaît-il devant la cour où il est dressé à la barre des témoins, comme à la revue, les deux bras le long du corps. Le général n'entend pas bien non plus. «Comment se fait-il que cet ouvrage ne résume que trois années de votre carrière ?», demande le président Philippe Castel. Pas de réponse. Le magistrat tourne sa question autrement : «Quels sont les motifs pour lesquels vous avez écrit cet ouvrage ?» Il finit par bredouiller : «J'ai con sidéré comme mon devoir d'informer les lecteurs sur les faits dont j'ai été le témoin actif.» Les éditeurs lui avaient fourni un «nègre», un écrivain nommé Claude Ribbe. «Qui a rédigé ce livre ? lui demande le président, C'est vous-même ? C'est Claude Ribbe ?» Réponse : «Je n'ai pas entendu votre question.» Le général Aussaresses finira par affirmer être le seul et véritable auteur de s