Ça sent le roussi pour le Franprix du quartier des Pyramides à Evry (Essonne). Hier matin, le maire de la ville, Manuel Valls (PS), s'est rendu sur la place du marché qui borde ce commerce pour convaincre les habitants de ne plus y mettre les pieds. C'était déjà le message d'une lettre qu'il avait fait parvenir ces jours-ci à ses administrés : «pratiques intolérables», «rapport sanitaire accablant», «non-respect des règles d'hygiène et de sécurité»...

Acharnement. Le maire a décidé de frapper fort. Depuis décembre, il exige la fermeture de ce magasin (Libération du 9 décembre). Point de départ du conflit : la transformation du Franprix en commerce halal. Depuis que les frères Djaiziri l'ont repris en octobre, il n'y a plus d'alcool ni de porc dans les rayons. Le maire s'en est ému. Il a attaqué aussi sec, «par principe». Les frères Djaiziri ont répondu «liberté du commerce». Valls est passé à la vitesse supérieure : la Ddass, en visite au Franprix, s'est étonnée des conditions d'hygiène. Puis on a relevé des manquements aux normes de sécurité. Et main tenant, le maire évoque des litiges professionnels à répé tition entre les employés et la direction du magasin.

Cela fait beaucoup. Pourtant, malgré un arrêté municipal de fermeture de l'établissement, le Franprix est toujours ouvert. «Il en va de la crédibilité de la parole publique», tonne le maire. Vendredi, le sous-préfet est venu en renfort. Si la décision du maire de faire fermer le Franprix n'est pas respectée, il saisira