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Libération

«Je ne veux pas faire de l'abattage»

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A Sarcelles, des médecins justifient des consultations plus chères.
publié le 24 février 2003 à 22h34

A Sarcelles (Val-d'Oise), ce n'est pas la guerre ouverte. On s'adapte, plutôt. Nombre de médecins spécialistes pratiquent certes des dépassements d'honoraires. Mais ils le font dans un esprit apparemment bien différent de leurs confrères des Deux-Sèvres... «Parfois c'est un peu du ras-le-bol, et c'est aussi pour responsabiliser les patients», se justifie Odile Torri, dermatologue à l'Hôpital privé du Nord parisien, ex-clinique Alexis-Carrel de Sarcelles.

Installée depuis dix ans dans cette banlieue populaire, la jeune femme pratique des dépassements d'honoraires depuis un an. Environ 7 euros de plus par consultation, une à deux fois par jour au maximum. Toujours dans des cas bien particuliers : une personne qui débarque et qui veut être examinée sur-le-champ alors qu'il n'y a pas de justification sur le plan médical ; une autre qui a pris un rendez-vous pour un problème précis et qui arrive en fait pour de multiples pathologies ou avec plusieurs membres de sa famille qui veulent tous un avis...

Frais. «En secteur II (voir ci-dessus), c'est souple, le médecin peut moduler. Nous, en secteur I, que l'on passe cinq minutes ou trois quarts d'heure avec un patient c'est pareil», continue Odile Torri. Qui se défend d'effectuer ces dépassements pour arrondir ses fins de mois. «Si je voulais gagner de l'argent, je ferais de l'esthétique dans un arrondissement huppé de Paris. A Sarcelles, je fais de la vraie dermatologie et cela me passionne. Mais je ne veux pas faire de l'abattage.» De