Stakhanoviste des interpellations policières, Nicolas Sarkozy a viré hier Jean-Pierre Havrin, incarnation de la police de proximité du gouvernement Jospin, de son poste de directeur départemental de la sécurité publique de Toulouse, au nom de ses «mauvais résultats» et du plus faible taux d'élucidation des affaires en France : 13 % contre 26 % en moyenne.
De façon assez musclée mais cocasse, le ministre de l'Intérieur qui reproche à Jean-Pierre Havrin, par ailleurs président de la fédération sportive de la police, de s'occuper un peu trop de matchs amicaux, l'a expédié avec son accord au «développement de l'activité sportive» à la Direction de la police à Paris. Déjà, lors de sa descente à Toulouse le 3 février, Nicolas Sarkozy qui était censé y annoncer sa politique de prévention, avait taclé en public trois îlotiers du quartier dit sensible de Bellefontaine qui évoquaient leurs tournois de football et de rugby avec des jeunes : «La police n'est pas là pour organiser des tournois sportifs, mais pour arrêter les délinquants, vous n'êtes pas des travailleurs sociaux», avait grondé le ministre, sous l'oeil des caméras de télévision et du patron de la police toulousaine Havrin, sans lui laisser l'occasion de riposter.
«Je ne peux croire qu'ici les délinquants soient plus difficiles à interpeller qu'ailleurs», avait persisté Sarkozy en raillant la police de proximité «des patrouilles conviviales et sympathiques à 9 heures du matin, c'est bien, mais ça ne sert à rien» et affich