Pour la route, ce sera désormais un juge. Il est magistrat. Il a 40 ans. Ancien conseiller à Matignon. Il s'appelle Rémy Heitz. Le nouveau délégué interministériel à la sécurité routière se tient en retrait des trois ministres. Ils sont à la tribune, pour présenter ce projet de loi sur la sécurité routière, dont l'essentiel porte sur la répression (voir encadré). Il y a Gilles de Robien, Dominique Perben et Nicolas Sarkozy. Les Transports, la Justice, l'Intérieur. Tous debout. Lui derrière. Introduit par Jean-Pierre Raffarin qui a dit : «Je le perds, mais le donne à une grande cause.» Qui a précisé : «Nous avons voulu quelqu'un de jeune. Il connaît bien ce dossier et l'interministériel.»
Coudées franches. Cet atout lui servira-t-il pour faire avancer le dossier efficacement ? Ses pairs, en tout cas, s'en réjouissent : «On peut espérer que la phase d'exécution des sanctions va être mieux prise en compte et que l'automatisation des sanctions ne sera pas un simple effet d'annonce», a déclaré Dominique Barella, porte-parole de l'Union syndicale des magistrats (modéré). Un magistrat pour la sécurité routière, est-ce pour montrer que les délinquants de la route n'ont qu'à bien se tenir ? «Je ne crois pas qu'aux vertus de la répression», a répondu habilement Rémy Heitz, loin des caméras. «La plus grosse difficulté, c'est que tous les aspects, dont la prévention, soient traités avec la même détermination.» Aura-t-il les coudées franches? «C'est une question de personnalité», confie u