Ne pas les stigmatiser, mais leur faire prendre conscience de la gravité de leur acte. Depuis que trois lycéens de son établissement ont frappé dans la rue, le 15 novembre 2002, trois jeunes juifs portant la kippa (Libération du 16 novembre), Gilbert Longhi réfléchit au meilleur moyen de tirer les leçons de cet incident. Après plus de trois mois de réflexion, le proviseur du lycée technique Jean-Lurçat, dans le XIIIe arrondissement parisien, a décidé que la réponse se ferait en deux temps.
Réflexion. Le 6 mars, les trois adolescents à l'origine de la rixe seront convoqués devant le Comité d'éducation citoyenne. Cet organe consultatif interne regroupe des représentants des élèves, des parents, des enseignants, du personnel administratif, de la direction. Les parents des trois élèves ont été invités à participer à la réunion. Au programme : pas question d'exclusion. La rixe s'étant passée à l'extérieur de l'établissement, et les trois adolescents faisant par ailleurs l'objet d'une procédure judiciaire, Gilbert Longhi exclut cette possibilité. «Je suis contre la double peine», sourit-il. L'objectif sera de «mesurer avec ces élèves le sens des mots et le contour des événements concernés». Un rendez-vous qu'il veut «solennel» mais pas «traumatisant». Et, pour ne pas «isoler ces trois jeunes», mais associer l'ensemble des adolescents à la réflexion, le proviseur a décidé, sur proposition du Comité d'éducation citoyenne, que les cours seraient remplacés, le jeudi 27 mars, de 10 à 14