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Libération

Dumas, une plume sans poids

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Blanchi dans l'affaire Elf, il sort un livre où il accuse la presse et la justice.
publié le 28 février 2003 à 22h45

Roland Dumas était prêt. Son livre quasiment écrit. L'ancien président du Conseil constitutionnel attendait prudemment l'épilogue judiciaire de son affaire pour signer l'ordre d'impression, le «bon à tirer», à son éditeur, Michel Lafon. Le bon à tirer aussi sur ses «adversaires» supposés. Le feuilleton politico-financier dans lequel il tenait la vedette ­ au côté de Christine Deviers-Joncour ­ est terminé. La cour d'appel a relaxé Dumas, il y a un mois tout juste, estimant simplement «blâmable» le comportement de l'ancien ministre, qui ne «s'était pas éloigné de son entourage» après avoir eu connaissance de ses turpitudes. Les condamnations de «l'entourage» ont été confirmées, et, donc, Roland Dumas, blanchi. Son livre l'Epreuve, les preuves peut donc sortir en librairie.

«L'épreuve» ne fait guère de doute, à lire les pages où juges, corbeaux et journalistes trempent dans le même sombre complot contre lui. En revanche, on cherchera en vain des «preuves» dans ce livre. Quelles preuves d'ailleurs ? Puisque Dumas explique à longueur de paragraphes qu'il n'était au courant de rien. On tournera vite les nombreuses pages assassines sur son ex-amie, «qui n'avait pas encore trouvé le titre racoleur de son futur livre» (la Putain de la république). On lira avec un peu d'effroi ses pages consacrées à la presse. L'ancien ministre a comptabilisé les articles le concernant (119 dans le Monde, 81 dans Libération), beaucoup trop à son goût, et se compare à Roger Salengro (ministre de Léon B