Menu
Libération

Les dix commandements de Luc Ferry

Article réservé aux abonnés
Le ministre de l'Education tente de répondre à la multiplication des dérapages.
publié le 28 février 2003 à 22h45

Le terrain est miné. Luc Ferry le sait. Il marche sur des oeufs. Parle en introduction d'un «constat difficile à faire», «plus ou moins avéré», qui signalerait qu'on a «probablement affaire», dans un nombre d'établissements «très limité... il faut être prudent... probablement donc, à un accroissement de propos ou de graffitis qui indiquent une banalisation de l'antisémitisme qui paraît inquiétante». Puis le ministre de l'Education nationale entre dans le vif du sujet, les Dix mesures pour lutter contre le racisme et l'antisémitisme dans les établissements scolaires qu'il présentait hier matin avec son ministre délégué, Xavier Darcos. En fait, dix mesures pour lutter contre l'islamisme et le communautarisme. Par ailleurs, ni dans leurs attendus, ni dans leurs propositions, les ministres n'ont spontanément évoqué les discriminations touchant les Noirs, les Asiatiques ou... les Arabes.

Tolérances coupables. Motif : une équation explosive, selon Luc Ferry. La deuxième Intifada, le 11 septembre et «l'éventuelle guerre en Irak» ont donné de «nouveaux visages» à un antisémitisme «qui vient du monde arabo-musulman, marqué par l'islamisme». Rien de commun, selon le ministre, avec l'antisémitisme «classique» de l'extrême droite. Et des tolérances coupables de la part de certains «adultes», enseignants mais pas seulement, à l'endroit d'un «antisionisme qui trouve écho à l'extrême gauche et chez les antimondialistes». Il y a donc «urgence» à répondre.

Malgré les précautions initiales, les