Bernard Loiseau, qui s'est donné la mort lundi (Libération du 26 février), doit être inhumé cet après-midi à Saulieu, où il avait construit son succès. Au même moment, l'instance représentative de la grande cuisine française remet de l'huile sur le feu, en accusant les journalistes d'être les meurtriers du chef disparu. Et en exhortant la profession, déjà bien remontée, à trouver les moyens de «réagir» à leur encontre.
Faute. Dans une lettre circulaire, à en-tête de la chambre syndicale de la haute cuisine, son président, Jacques Pourcel, assène : «On peut l'affirmer : ce sont les journalistes qui ont tué Bernard Loiseau.» Dans son indignation, l'auteur fait un procès d'intention aux médias : «On va, bien entendu, évoquer d'hypothétiques problèmes financiers, une dépression... Les journalistes trouveront certainement une façon de détourner la vraie raison de la mort de Bernard.» L'auteur se déchaîne à l'encontre du chroniqueur gastronomique du Figaro, François Simon, nommément désigné comme le «premier» coupable de la mort de Loiseau : «Par deux fois, il a écrit que Loiseau était sur la balance pour perdre la troisième étoile du guide Michelin. De quel droit "ce chien" va-t-il se promener dans nos établissements avec une caméra cachée !»
Le président du syndicat s'en prend aussi au guide GaultMillau, qui avait enlevé deux points au restaurant de Saulieu : «Ils ne savent plus quoi sortir pour relancer les ventes qui ne cessent de baisser.» Précisant qu'il s'adresse à l'ensemble