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Libération

Treize ans pour le père des jumelles défenestrées.

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La mère a été relaxée.
par Airelle NIEPCE
publié le 28 février 2003 à 22h46

«Je ne suis un pas un monstre.» Tels ont été les mots de Michel Roudey, 47 ans, accusé de meurtre et de tentative de meurtre sur ses jumelles de 13 mois, avant d'être condamné mercredi soir à treize ans de réclusion criminelle. Son ex-femme, Stella, 32 ans, comparaissait à ses côtés : elle n'aurait pas protégé ses enfants au moment où leur père les a jetés par la fenêtre. Elle a été relaxée par la cour d'assises du Val-de-Marne.

Echecs. Les débats ont mis en évidence un lien fusionnel et dévastateur entre les époux. Elle, déjà marquée par de nombreux deuils, avouait au psychiatre : «J'ai toujours besoin de beaucoup trop d'amour, je veux qu'on n'aime que moi.» Lui, adolescent complexé, est devenu, selon l'avocat général, «un homme dont la vie sentimentale n'a été qu'une longue succession d'échecs». Michel et Stella étaient tous deux à la recherche effrénée d'un amour exclusif. Selon la défense, «c'est une calamité qu'ils aient fait des enfants». L'une des jumelles, Cybelle, est morte sur le coup. L'autre, Athéna a 5 ans. Elle vit avec sa mère et n'a pas de séquelles apparentes.

Pour Stella, l'avocat général demandera la relaxe : «Si elle a contribué à la dégradation de son couple, elle n'est en rien responsable de la mort de Cybelle.» Il demande aux jurés de mettre fin à quatre ans de poursuites judiciaires aussi pénibles que cruelles. L'accusation se fera plus dure pour Michel Roudey. Tout en lui concédant «un état d'intolérable souffrance», l'avocat général refuse de considér