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Libération

Expulsion: les charters reprennent du service

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Hier, 54 Africains ont été renvoyés à Abidjan et à Dakar.
publié le 4 mars 2003 à 21h46

C'est le retour des charters. Hier matin, à 9 h 12, 54 Africains ont été expulsés au départ de Roissy par le vol RN 152 de la compagnie aérienne Euralair Horizons, dans un avion spécialement affrété par la France et l'Allemagne. 30 Ivoiriens et 24 Sénégalais, dont 1 arrivé par la route d'Allemagne, ont décollé en toute discrétion pour Abidjan puis Dakar, sous haute surveillance, escortés par plus de 90 policiers, dont plusieurs germaniques.

Une pratique initiée par Charles Pasqua en 1986 et qui provoque le tollé des associations. A gauche les «charters de la honte» ont également été dénoncés par le PCF, Lutte ouvrière et la Ligue communiste révolutionnaire.

«C'est la première fois qu'on utilise un charter à la frontière, c'est-à-dire pour les étrangers qui viennent d'arriver», relève Patrick Delouvin, d'Amnesty International. Les fois précédentes (en 1986, 1991 ou 1996), les avions étaient remplis par des étrangers interpellés sur le territoire français et qui pouvaient avoir recours à un avocat ou prévenir leur famille. Officiellement, les 54 Ivoiriens et Sénégalais, eux, n'ont pas mis les pieds en France. Ils ont été maintenus en zone d'attente, à la frontière. «On ne sait pas qui ils sont», constate Patrick Delouvin. Ni s'ils ont formulé une demande d'asile.

Clandestinité. Hier, il s'agissait d'un refoulement rapide et à l'abri des regards. Pour le Mrap, qui appelle à un rassemblement de protestation aujourd'hui, place de la République à Paris, cette méthode «transforme le