Cour d'appel correctionnelle de Dijon
Cheveux noirs et longs, veste bleu pétant, Véronique, 29 ans, RMiste, écoute la présidente : «Vous êtes célibataire, sans profession. Vous avez deux enfants, votre casier est néant... Et si vous enleviez vos mains de vos poches, ce serait mieux !» Il y a dix mois, Véronique a été condamnée à un mois de prison ferme, pour recel. La présidente est sèche : «Pour quelles raisons interjetez-vous appel ?» Véronique : «Un mois, avec deux enfants, c'est beaucoup !» Main en cornet sur son oreille, un juge demande : «Pouvez-vous parler plus fort ? Quand les cheveux blanchissent, les oreilles faiblissent !» L'avocat général se lève : «Avoir des enfants ne constitue pas une assurance tous risques .» «Vous avez reconnu les faits, madame ! Faut-il vous rafraîchir la mémoire ?», renchérit la juge en lisant les procès-verbaux.
Myriam vivait chez Véronique. Elle y a invité Stéphanie, à qui elle a volé trois chèques et sa carte bancaire. Elle a fait les courses au supermarché avec Véronique. Puis Myriam a fait d'autres emplettes : «Des vêtements, un piercing à la langue ce qui est évidemment de première nécessité, commente la juge et un portable pour vous. Alors, que vous faut-il de plus ?» Véronique marmonne : «Le portable, je l'ai pas gardé, je l'ai donné !» La présidente s'impatiente : «Que demandez-vous à la cour ? De ne pas prononcer de prison ferme ?» Véronique secoue la tête : «Bah, oui. J'ai deux petites. Faut voir les conséquences !» L'avocat g