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Libération

Boycott de produits israéliens: un maire poursuivi

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A Lille, la communauté juive l'accuse de discrimination.
publié le 13 mars 2003 à 22h02

Lille de notre correspondante

Appeler au boycott de produits israéliens pour sa ville constitue-t-il, pour un maire, une «discrimination et une incitation à la haine raciale» ? Oui, selon Jean-Claude Komar, président de la communauté juive de la région de Lille. Non, selon Jean-Claude Willem, maire (PCF) de Seclin, qui comparaissait hier au tribunal correctionnel de Lille pour avoir annoncé, début octobre, le boycott des jus de fruits d'Israël dans les services de restauration de sa ville de 12 000 habitants. Le maire avait indiqué à la Voix du Nord : «Le peuple israélien n'est pas en cause, c'est un homme, Ariel Sharon, coupable d'atrocités.» La communauté juive de Lille et un particulier ont déposé plainte pour «discrimination et incitation à la haine raciale». Le parquet les a suivis.

Hier à l'audience, le maire invoquait «un acte politique. Me traiter d'antisémite, c'est une insulte très grave». Témoin en sa faveur, Olivia Zemor, journaliste, «juive de père et de mère», membre de la Coordination des appels pour une paix juste au Proche-Orient et à l'origine d'une campagne de boycott de produits israéliens : «Boycotter est un acte de pression non violent. Si les gouvernements ne font pas leur travail, c'est au citoyen d'intervenir.» Michel Warshawski, figure de la gauche radicale israélienne, s'est tourné vers le prévenu : «Nous commettons des crimes de guerre, dont j'ai été témoin en tant que soldat et en tant que citoyen. Pour le bien d'Israël, il faut que la communauté i