Après la spectaculaire évasion d'Antonio Ferrara, mercredi à la prison de Fresnes (Val-de-Marne), le garde des Sceaux, Dominique Perben, a tenté de réagir vendredi. Outre le rappel de règles déjà en vigueur, comme la fouille corporelle des détenus lors de l'extraction de leur cellule, sa contre-attaque s'est résumée à un vaste nettoyage de printemps dans deux prisons emblématiques, Fresnes et les Baumettes (Bouches-du-Rhône).
Opération téléphonée. «On ratisse tout, on défait les lits et les cantines, c'est du sérieux», a résumé un gardien. «Ils ont démonté les frigos, vidé les pots à café, soupirent des parents de détenus. Ils auront cantiné pour rien.» Le butin est maigrichon : neuf portables et un peu de hasch aux Baumettes, rien du tout à Fresnes. Selon plusieurs témoignages, les prisonniers se doutaient bien de l'imminence d'une telle fouille : «Ceux qui avaient des portables les ont jetés avant.» Le syndicat FO-Pénitentiaire est plus que dubitatif : «Les prisonniers savent bien qu'après une évasion, il va y avoir une opération. Cela permet de nettoyer le bâtiment pour un temps donné mais il ne faut pas se leurrer : le matériel illicite portables, armes factices, drogue peut revenir dans les jours qui viennent.»
Les syndicats dans leur ensemble ont dénoncé une opération surtout destinée à «rassurer l'opinion». Pour l'Ufap, «le ministre ne propose qu'un verre d'eau pour éteindre un incendie. Personne n'est dupe». Selon la CGT, «des mesures comme ça pour tenter de répond