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Libération

Le président tire le fil de la pelote africaine

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L'unité entre Sirven, Le Floch-Prigent et Tarallo commence à se fendre.
publié le 20 mars 2003 à 22h13

La guerre guette. Mais depuis sa cellule de la Santé, Alfred Sirven songe encore que le Conseil de sécurité de l'ONU peut jouer son rôle sur l'Irak. Et là, Monsieur Sirven, l'homme des financements occultes du groupe Elf, a son mot à dire. Car le président du tribunal correctionnel de Paris, Michel Desplan, l'interroge sur son rôle dans le financement de l'opposition angolaise par Elf. Et ça, ça risque, de faire bouger l'Histoire, et pas dans le bon sens pour Monsieur Alfred : «Je suis un citoyen français, j'éprouve un immense malaise, dans la bataille du Conseil de sécurité, il a manqué une voix, celle de l'Angola...» Alfred Sirven, 76 ans, costume gris, lunettes teintées, propos d'om bres, a des doutes de conscience sur la façon dont s'est déroulée son intervention auprès de l'Unita, mouvement d'opposition au régime du président Dos Santos. «Il me semble impossible d'aller dans les détails... Peut-être un huis clos ?» Sa voix a le timbre voilé des grandes circonstances. Le président Desplan voudrait aller au-delà, comprendre l'irruption d'Alfred Sirven en 1989 dans les commissions versées par Elf à partir des contrats pétroliers africains. ça s'annonce mal.

Impôt pétrolier. La troisième journée d'audience de ce procès-fleuve est africaine, centrale pour l'activité d'Elf et sa façon de négocier ses contrats avec le Gabon, l'Angola ou le Cameroun ; plus anecdotique pour l'enjeu du procès, puisque les principaux prévenus ne sont pas jugés pour avoir dégagé des fonds pour Omar