Le Havre correspondance
Quand Nicolas et Raphaël V., aujourd'hui âgés de 20 et 21 ans, ont fait subir, en 1998, des fellations et des sodomies à Vincent, alors âgé de 7 ans, ce n'était pas, disent-ils, parce qu'il était le fils de Jacques D. Celui qui, durant une dizaine d'années, leur avait fait subir les mêmes traitements. «Je ne sais pas pourquoi», dit l'un. «Je ne l'ai pas maltraité», proteste l'autre. Juste la banale répétition d'un acte subi dans leur enfance.
C'était facile, Vincent venait souvent dormir dans la caravane installée dans le jardin du pavillon familial, là-haut, sur les hauteurs du Ha vre. Les familles se connaissaient bien. Mais Vincent a fini par se confier à l'assistante maternelle chez qui il avait été placé. Depuis, les deux frères sont écroués à la maison d'arrêt où, de toute façon, ils séjournaient déjà pour «destruction volontaire par incendie». Tout comme Jacques D. qui a, lui aussi, reconnu les faits.
47 ans, sans emploi, niveau certificat d'étu des, Jacques D. vit du RMI, a huit enfants de 6 à 25 ans. Quatre d'un premier mariage, quatre d'un second, placés en foyer ou en famille d'accueil. Ce Havrais vivote, d'appartement en maison, de chambre d'hôtel en caravane, et, souvent, traîne chez les V., des amis de longue date qui ont vécu à Bolbec, à quelques encablures du Havre. Les enfants des uns et des autres se côtoient.
«Pulsions». C'est en 1980 qu'il a commencé. Avec Daniel V. , 6 ans. Tantôt chez lui, tantôt chez les parents de Daniel. Certes,