Cent quinze prisonniers basques, en majorité de nationalité espagnole, sont incarcérés aux quatre coins du territoire, éparpillés dans vingt-six prisons en France. Ces lieux de détention choisis sans logique apparente correspondent en fait à «une politique de dispersion et d'isolement» conduite par le gouvernement français, accusent les associations de défense des droits de l'homme. Celles-ci appellent à une manifestation samedi à 17 heures, à Bayonne, pour réclamer le regroupement de ces détenus dans les établissements pénitentiaires du Pays basque espagnol il en existe quatre , ou même à Pau, éloigné de150 kilomètres, ou Lannemezan (235 km).
Hors la loi. Cette manifestation, initialement prévue le 22 mars, a été repoussée à ce samedi après la décision, le 17 mars, du Tribunal suprême espagnol d'interdire le parti Batasuna, bras politique de l'ETA. En dépit de sa mise hors la loi, ce parti figure en tête des tracts d'appel à la manifestation, avec les Verts et la Ligue communiste révolutionnaire, aux côtés de quelques soixante-dix élus locaux, et «des dizaines d'associations».
La revendication des manifestants n'est pas récente, ni la dénonciation de cette dispersion par les militants basques de l'autre côté de la frontière : le gouvernement espagnol procédant de même, avec 508 prisonniers éparpillés un peu partout en Espagne. Mais aujourd'hui, les soutiens aux détenus basques disposent d'un bon argument en France, avec l'engagement du ministre de l'Intérieur à rapprocher