Tribunal correctionnel
de Marseille
«Ça va aller vite, pronostique un habitué en mimant une mitraillette, la présidente elle est... tatatata !». Ça démarre avec Sandra, 21 ans, une Roumaine qui pleure dans le box. «En fait, je m'appelle Helena» traduit l'interprète. «De mieux en mieux ! Pourquoi avoir donné un faux nom ?»demande la présidente. «J'avais peur !» dit Helena. «Bien sûr, se marre la juge, très peur ! De quoi vit-elle ?» Helena «mendie et vend des fleurs». «Et ces fleurs viennent d'où ? Elle les fait pousser dans la rue, j'imagine !» persifle la juge. «On me les donne au marché» assure Helena. «Ben voyons !» ponctue la juge. Avec sa cousine, mineure, Helena a volé un porte-monnaie à une femme âgée et non-voyante. Et aussi un portable à une autre femme. Les victimes ne sont pas là, «Donc, on ne peut pas vous juger aujourd'hui. Le tribunal décide juste s'il vous incarcère ou vous remet en liberté» annonce la présidente et elle lit l'enquête sociale : «Cette personne prétend être en France depuis deux ans et demi, vivre avec Tommy et avoir un fils de 6 mois.» Le procureur réclame la détention provisoire pour : «ces faits odieux. Certes elle a un enfant, mais aucune garantie de représentation.» L'avocate lance : «J'ai un seul argument, elle a un domicile, sinon je m'en rapporte !» Maintenant, c'est Lotfi, 42 ans, arrêté sur le port, en train d'embarquer, sur un cargo, une voiture volée. On ne peut pas le juger ce soir, la victime n'a pas été retrouvée. Lotfi proteste.