Ya-t-il un pilote dans l'avion ? Alors que depuis quinze jours les premiers cas de pneumopathie atypique sont apparus sur la planète et qu'une réelle inquiétude est perceptible dans les équipes soignantes à travers le monde, le ministre de la Santé se tait. En tout cas, il ne porte aucune parole publique. La seule fois où Jean-François Mattei a évoqué l'épidémie, c'est pour annoncer à l'Assemblée nationale sur la foi d'informations inexactes de la Direction générale de la santé la survenue d'un cas probable en France : deux heures plus tard, il a dû démentir.
Plus troublant, quand s'est posée en fin de semaine dernière la question délicate du rapatriement ou non du personnel soignant français encore présent à l'hôpital franco-vietnamien d'Hanoi, le ministre de la Santé ne décide pas. Et devant les hésitations des équipes médicales du Samu, il faut que ce soit finalement la ministre de la Défense, Michèle Alliot Marie qui s'énerve. Et dise en substance : «Nous, on y va et on envoie une équipe militaire de 11 médecins et infirmiers.» Quant à la Direction générale de la santé (DGS), elle répète que «tout est sous contrôle».
Désarroi. Lorsque l'on évoque néanmoins les bévues de la médecine de l'aéroport de Roissy qui a laissé passer un médecin cardiologue de retour d'Hanoi médecin qui ira directement se faire ensuite hospitaliser à l'hôpital de Tourcoing (Nord) la DGS répond «qu'elle ne peut pas mettre un policier derrière tous les voyageurs». En attendant, pas un mot du minis